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La sexualité, l’asexualité

18 Avr 2023 | Article audio

Avez-vous lu ce livre dont on parle beaucoup « la chair est triste hélas » d’Ovidie ?

Bien-sûr j’ai lu ce livre parce que j’aime beaucoup Ovidie, et beaucoup parce-que le sujet n’est pas sans me parler.

En effet, j’ai pratiqué l’asexualité pendant 5 ans, en gros pour les mêmes raisons qu’Ovidie, j’ajouterai pour ma part aux raisons quasi uniquement sexuelles d’Ovidie que j’étais lasse des tensions inhérentes au couple, des soi-disant incompréhensions n’ayant pour but que de priver l’autre de liberté, des suspicions injustifiées, des vexations inutiles, du désir que l’autre soi à son image, de cette incroyable capacité qu’a l’autre de vous rendre responsable de tous ses maux, des non-dits pour éviter le conflit et petit à petit la perte de partage pour terminer en perte de sens…

J’ai adoré cette période, la liberté, l’indépendance, jamais autant vu mes amis, jamais autant été au théâtre, jamais autant lu, jamais autant reçu à la maison, jamais autant intéressée à l’art, jamais autant fait mon sac en un éclair pour aller retrouver une copine à l’autre bout de la France, jamais autant été heureuse de me retrouver dans mon lit seule avec mes livres, y prendre toute la place, lire à pas d’heure, jamais autant fait ce que j’avais envie, jamais été aussi libre…

Cependant, comme vous le savez j’ai mis fin à cette disette amoureuse en décembre, grâce à un homme délicieux… C’est vrai ça s’est terminé un peu vite mais pour des raisons tellement particulières… on va dire que ça ne compte pas !

Et vous savez ce que j’ai redécouvert : mon cœur qui vibre, mon cœur qui appelle, un homme attentionné, soucieux de mon bien-être, l’envie de bras, le plaisir des mots tendres, savoir qu’on pense à moi… on m’aimait tout simplement, ça n’a pas de prix !

Et puis il y a ce truc en moi : J’ADORE les hommes, leur fragilité, leur virilité, leur naïveté, leur maladresse, leur puissance, j’aime qu’ils me regardent, j’aime qu’ils m’envahissent, qu’ils me désirent. Je les sais si peu différents de moi. Comme moi, ils n’aspirent qu’à aimer et à être aimer, tout simplement.

Je sais… ça ne dure pas toute une vie l’amour, n’est-ce pas juste ça qu’il faut accepter quand on tombe amoureux : que l’on rentre dans la plus jolie des histoires d’amour mais qu’elle aura une fin et c’est très bien ! n’est-ce pas ça vivre ?

Je reçois dans mon cabinet des gens de toutes sortes, hetéro, homo, trans, polyamour, asexuel… et tout ceci est maintenant accepté. J’espère de tout mon coeur que la jeunesse va nous construire un nouveau monde où l’amour unique ne sera plus la norme, un monde où le couple ne sera plus la norme, un monde de vraie tolérance et de vraie liberté, un monde mouvant où l’être humain vivra par intermittence sexualité, asexualité, couple, solitude, amours multiples… respectueux de ses besoins et des besoins de l’autre.

Parfois j’adore l’amour parce-qu’il propulse et fait vibrer et parfois je déteste l’amour parce qu’il fragilise et rend bête… Parfois j’adore la sexualité parce-qu’elle est consentie, respectueuse et réjouissante et parfois j’adore l’asexualité parce qu’elle est reposante, libératrice et réjouissante…

Nous sommes multiples, vous êtes multiples, écoutez-vous !

Vous êtes uniques, ne l’oubliez jamais !

J’ai lu

Les contemplées de Pauline Hillier

Histoire vraie de Pauline Hillier emprisonnée un mois à la Manouba, prison tunisienne. 28 femmes enfermées dans 30 mètres carrés… et la solidarité, le soutien, l’entraide, l’écoute… la sororité… pour accepter l’arbitraire, l’injustice de la loi dictée par la religion et les hommes… l’inacceptable…
Que ces femmes sont touchantes, sensibles… infiniment belles !
Et ce qui ne gâche rien : une écriture magnifique !
À lire d’urgence !

La chair est triste hélas d’Ovidie

Efficace, sans détour…

J’ai vu

Le bleu du caftan

Une très belle histoire faite de tendresse, de protection, de respect et d’immensément d’amour… magnifique film.
À voir absolument !

Sept hivers à Téhéran

L’histoire vraie d’une jeune condamnée à mort pour s’être défendue de son violeur… Insensée mais néanmoins bien réelle !

Je verrai toujours vos visages

Un film sur la justice restaurative qui à nouveau nous montre comme la parole peut-être réconciliante, apaisante, éclairante…
Quelle merveilleuse initiative que la justice restaurative !

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