Lâcheté ou l’art de ne pas respecter l’autre
Mes synonymes : paresse, immaturité, faiblesse, déloyauté.
Quelques évènements ces derniers mois et vous bien-sûr, vos récits, vos douleurs, vos souffrances de ne pas être respecté, qu’on vous ôte le droit à l’explication pour rebondir, pour faire mieux, pour se regarder en face, pour grandir, pour ne pas répéter… et cet article qui sonne comme une évidence… réfléchir et partager ensemble comme j’aime tant le faire avec vous.
Tout d’abord ces fameux quelques évènements :
Ça a commencé il y a quelques années, après le coronavirus je dirais, une multiplication de rendez-vous annulés sans explication… à la dernière minute… pas d’appel… pas de sms… rien ! comme si un rendez-vous chez un professionnel ce n’était rien, comme si on négligeait son implication, son engagement à aider et soutenir dans mon cas mais ça peut-être à vous faire beau ou belle dans le cas d’un coiffeur, à vous régaler dans le cas d’un restaurateur… comment ne pas imaginer qu’une autre personne aurait pu profiter de ce créneau pour soulager sa peine, se refaire une beauté ou déjeuner.
Et puis il y a en juin cet évènement qui nous a indigné Laura et moi. Laura est une de mes collègues de mon cabinet de Saint-Germain. Au Cabinet de Saint-Germain-en-Laye nous nous partageons les journées de la semaine à plusieurs thérapeutes. En mars Xavier, naturopathe, qui reçoit au cabinet le mardi nous annonce qu’il va cesser sa collaboration avec nous, il prend la direction d’une école de naturopathie. Nous avons une règle entre nous : nous ne pouvons quitter le cabinet que lorsqu’on a trouvé un remplaçant. Nous nous mettons en recherche, rapidement nous trouvons Kathleen, sophrologue, pour reprendre le mardi, Laura et moi la rencontrons plusieurs fois, elle est emballée par le cabinet et notre équipe et s’engage très rapidement. Elle doit commencer le 1er juin. Je suis en vacances la 1ère semaine de juin, il est convenu que Laura lui remette les clefs. A la date convenue, Laura reçoit un message de Kathleen lui apprenant que sa fille malade l’empêche d’honorer le rendez-vous de remise des clefs… à mon retour de vacances je m’en étonne, déjà 2 semaines qu’elle aurait dû commencer ! pas de reprise de rendez-vous pour les clefs… je la contacte par téléphone et par sms, Laura fait de même… silence radio !… nous comprenons rapidement que nous ne reverrons jamais Kathleen, qu’elle n’honorera aucun de ces engagements ni celui de travailler au cabinet le mardi, ni celui de trouver un remplaçant, ni celui de payer le mois en cours. Pas un mot, pas une explication…
Et ce genre de mésaventure vous m’en racontez chaque jour dans mon cabinet, venant en tête la séparation amoureuse… je me souviens il y a 40 ans on s’indignait d’être « largué » par téléphone puis il y a 15 ans d’être « largué » par sms et aujourd’hui on doit deviner qu’on est « largué » !!! un jour plus de téléphone, plus de texto, plus rien… du silence rien que du silence… et chacun le sait la nature a horreur du vide. Alors… vous, ignoré, nié, rejeté, vous remplissez ce vide soudain d’hypothétiques explications, de possibles espoirs de retour, d’improbables scénarii, mais bien au-delà de ça vous souffrez et vous souffrez sans comprendre et rien n’est plus douloureux que de ne pas savoir, que de ne pas pouvoir mettre de mots sur ce qui nous arrive.
La lâcheté est une réaction complexe qui dénote manque de confiance en soi et immaturité, c’est aussi une incapacité à faire face au regard de l’autre et à faire face en général, c’est l’apanage de la peur. La lâcheté c’est « courage fuyons », c’est aussi faire « ses coups en-dessous », reconnaissez que ce n’est pas porteur !
La lâcheté a toujours existé mais je m’inquiète qu’elle se développe de façon exponentielle avec les outils modernes : le téléphone, les réseaux sociaux, les prises de rendez-vous par internet, le télétravail…
A l’heure de l’apogée du développement personnel où chacun veut être le meilleur de lui-même, nous n’avons jamais subi autant de lâcheté, quelque chose ne tourne pas rond ! Ne serait-ce pas que chacun regarde son nombril sans se soucier de l’autre privilégiant son confort avant tout ?
N’oublions pas que nous sommes des êtres sociaux, nous avons besoin de l’autre pour vivre, interagir, partager et construire notre histoire, nous devons non seulement nous respecter nous-mêmes mais nous devons aussi respecter l’autre, rien ne nous autorise à ne pas respecter l’autre, et être lâche c’est ne pas respecter l’autre, c’est être maltraitant.
Si vous sentez que la lâcheté vous colle à la peau, faites-vous aider pour comprendre vos peurs, prendre confiance en vous, grandir, être fier de vous et surtout respecter l’autre.
Vous êtes unique, ne l’oubliez jamais !
J’ai vu et j'ai aimé
Le parfum d’Irak
L’Irak, la guerre, son histoire racontés à travers les yeux de Feurat Alani, Franco-Irakien enfant, adolescent puis adulte. Sensible, touchant, éclairant.
0 commentaires