Petit amour
Je vous écoute beaucoup, évidemment, et bien sûr des choses résonnent en moi.
Deux choses sont importantes pour être épanoui : l’amour et la liberté, deux sujets bien différents et multiples tant il existe de manières d’aimer et d’être libre.
Vous savez à quel point ces sujets me sont chers.
J’y reviens inlassablement et aujourd’hui me viens l’envie de parler de la notion peu commune de «petit amour ».
Vous me parlez beaucoup de vos amours dans mon cabinet et j’entends ces mots :
– C’est l’homme de ma vie
– Je l’ai dans la peau
– C’est ma raison de vivre
– J’ai perdu la tête pour elle
– Je ne pourrai jamais l’oublier
– Il est irremplaçable
– Je suis fou d’elle
– C’est mon grand amour
Et quand vous venez me parler de vos amours dans mon cabinet, c’est que ça ne va pas, le couple est en perdition ou vous venez de vous séparer.
Malheureusement les « histoires d’amour finissent mal en général » et malheureusement aimer c’est souffrir… pas que… mais quand-même !
Je mesure le tsunami émotionnel qui vous habite à l’idée de vous séparer, de perdre ce grand amour dont vous me parlez.
Et ces dernières semaines en vous écoutant, en mesurant la souffrance abyssale qui vous envahit à l’idée de perdre votre grand amour, je me suis dit : « et le petit amour ce ne serait pas mieux ?, ne serait- ce pas la solution ? ».
Je me suis mise à réfléchir à ce nouveau concept et ai repensé à mes histoires ô combien nombreuses comme vous le savez 😉.
Avec le recul je constate que certaines histoires d’amour qui m’ont fait beaucoup souffrir et que j’ai pu qualifier de grand amour, d’homme de ma vie ou que sais-je encore, étaient en fait assez minables, que j’aurais mieux fait de passer mon chemin dès le début et qu’en plus je le savais ! Je suis persuadée que ça vous parle.
Bien sûr il y a eu 2 ou 3 histoires majeures belles et douloureuses qui auraient tellement mérité de ne jamais s’arrêter… mais l’amour n’est pas éternel 🥲.
Et puis il y a eu quelques petites histoires d’amour juste jolies, respectueuses, nous savions confusément l’un et l’autre, sans se le dire, que l’histoire ne durerait pas toute une vie mais nous la vivions à fond avec un infini bonheur, le bonheur de l’instant présent.
Je pense notamment à l’une d’entre elles, vécue il y a 35 ans. Nous nous étions perdus de vue après notre séparation douce et triste mais sans animosité reprenant chacun notre chemin. Il y a un an cet homme m’a recontactée, il est venu me voir, c’était important pour lui. Nous nous sommes retrouvés avec beaucoup d’émotion. Depuis, quand il est de passage à Paris, nous dînons ensemble. La dernière fois que nous nous sommes vus, il m’a envoyé un texto pour me remercier de ce moment passé ensemble : « tu es précieuse, je suis tellement heureux de pouvoir passer du temps avec toi ». J’ai trouvé ça très beau. J’ai tellement eu raison il y a 35 ans de vivre ce petit amour avec lui, beau, doux, respectueux. Le lien qui nous unit encore est magnifique.
Je crois très sincèrement que c’est bon pour le moral et pour le cœur de vivre de petites amours, nous ne devrions surtout pas nous en priver, pas de drame, pas de rancune, pas de fâcherie à vie, beaucoup de tendresse et de douceur et des liens à vie.
Vous me dites souvent « je ne retrouverai jamais quelqu’un comme ça d’aussi exceptionnel, je ne pourrai plus jamais aimer autant »… d’abord vous n’en savez rien… la vie réserve de telles surprises… et quand bien même… pourquoi ne pas vivre de petites amours certes moins passionnées mais plus douces, et plus fidèles finalement, parce que l’absence de déchirement et de reproches permet de garder un attachement sain et de tendres souvenirs.
Moins de souffrances avec le petit amour et je me demande s’il n’est pas plus sincère car je ne peux m’empêcher de penser que dans le grand amour c’est soi-même qu’on aime et pas l’autre, j’y pense souvent quand vous me dites les mots « âme sœur », « nous étions comme les deux doigts de la main »… votre miroir en somme ! mais l’autre n’est pas votre miroir et quand vous commencez à le percevoir, la déception s’installe, le doute aussi, les premières disputes, vous voudriez que ça revienne comme avant, retrouver votre miroir mais ce n’est pas possible.
Avec le petit amour pas de miroir, juste l’autre, lui/elle et bien lui/elle… pas de déception.
Réfléchissez à ce concept de petit amour, et soyons bien clairs je ne parle pas de plan c.., et la vie se chargera du reste.
Vous êtes unique, je vous embrasse.
J’ai regardé
Empathie, une série canadienne de Florence Longpré
Je ne regarde jamais de séries… pas le temps.
Mais dimanche, un dimanche comme je ne les aime pas, vide… vide comme mon vide du matin dans ma gorge et mon cœur, je me souviens de la jolie critique que j’ai entendue sur ma radio préférée de la série Empathie.
Une fois n’est pas coutume, je m’installe devant Empathie : l’histoire de Suzanne psychiatre fine, franche, d’une pertinence folle mais cabossée par la vie et de son assistant Mortimer, qui en plus d’être infiniment attachant s’occupe avec amour de sa maman démente. C’est tendre, profond, juste… j’ai passé un bon dimanche !
Jetez-vous sur cette série !
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