Se laisser porter
Il est 5 heures Paris s’éveille, Madrid aussi, ce doit être le lot de toutes les capitales… et moi je rentre à Paris, c’est tôt mais j’ai décidé de me laisser porter, en réalité je n’ai pas décidé, je flotte.
Réveil aux avant aurores par l’adorable standardiste de l’hôtel, une voix toute douce, quelques mots d’encouragement, mon taxi au pied de l’hôtel, elle lui explique tout, la destination, le terminal, je me laisse porter.
Dans le taxi, à un feu rouge, une camionnette et son chauffeur qui me sourit, je lui rends son sourire, ça me réchauffe le cœur et le sien sûrement ? Pour rien, pour nous, pour l’instant magique… un autre feu rouge, une camionnette et son chauffeur, un homme rigide, pas de sourire, il a tort, il ne connaîtra pas d’instant magique, tant pis pour lui, je détourne la tête, m’en fous je l’ai eu mon instant magique… je n’aurais pas dit non à un second ! Me laisse porter.
Le taximan me dépose au terminal 2, me quittant avec plein de mots espagnols que je ne comprends pas, mais je comprends qu’il me souhaite le plus beau des voyages et une jolie journée. Mon petit cœur est content.
Dépose des bagages, l’hôtesse chouchoute ma valise et me sourit avec ses magnifiques yeux noirs, ça me fait du bien, juste du bien. Me laisse porter.
Passage de la sécurité, habituellement ça m’insupporte, se déshabiller, déshabiller sa valise, je pense souvent qu’un jour les passages de sécurité ressembleront à des plages de nudistes, hommes et femmes en tenue d’Adam et d’Eve avec vêtements, crèmes et accessoires dispersés autour d’eux. Mais aujourd’hui pas d’agacement, je me laisse éplucher : sortir l’ordinateur… sortir l’ordinateur, enlever ma ceinture… enlever ma ceinture, ôter mes chaussures… ôter mes chaussures, le portique qui bipe… le portique qui bipe, reculer, enlever sa montre… enlever sa montre. Je ne vois que le sourire et la gentillesse avec lesquels ça m’est demandé et j’exécute. Me laisse porter… Qu’est-ce qui m’arrive ? Je me sens tellement bien.
Me voilà dans l’avion, le stewart est juste adorable et il me parle en français en plus, je suis baba ! il me sert un thé, il devine que j’ai besoin d’une petite tasse supplémentaire pour y déposer mon sachet de thé que je ne veux pas trop fort… il est extraordinaire ce stewart ! Me laisse porter.
Je regarde par le hublot en buvant mon thé, un ciel tout bleu et sous l’avion une mer de nuages tout granuleux, c’est beau ! Mais quelle chance j’ai eu d’avoir une place à côté du hublot ! Je suis dans une douce béatitude ! Me laisse porter.
J’adore cet état, un peu comme ces bébés qu’on réveille trop tôt pour aller à la crèche et qui gentiment, sûrement pour nous épargner de la culpabilité, se laissent faire les yeux dans le vague, ils sont à croquer !
Atterrissage, me dis qu’il va falloir sortir de ce merveilleux état léthargique, pas d’urgence, je marche doucement, je récupère tranquillement ma valise, je commande avec confiance un Uber, le chauffeur m’appelle : « Porte 22d »… porte 22d. Il est adorable et bavard, je me laisse bercer par ses mots, il fait gris et je m’en fous ! Me laisse porter.
Il me dépose devant ma voiture à Versailles, il va falloir se mettre en action, fini ma tête dans les nuages… concentration attention. Je vais retrouver mes patients, fini ma tête dans la lune, il s’agirait d’être au taquet !
Inspirez-vous de ce début de journée tout en lâcher prise, je sais que ce n’est pas facile, les responsabilités, les objectifs, la charge mentale, les « je dois » et « il faut » et donnez-vous du temps pour laisser votre esprit vagabonder sans d’autres buts que de rêvasser. Saisissez les moments propices sans essayer de vous en extirper, au contraire installez-vous dans ce confort cotonneux, entraînez-vous, ça fait un bien fou… et racontez-moi.
Vous êtes unique, laissez-vous porter !
J’ai regardé
Eduquons nos fils
https://www.france.tv/france-2/infrarouge/7501334-eduquons-nos-fils.html
Quatre papas qui ont eu une éducation très masculiniste réfléchissent à ce qu’ils veulent transmettre à leurs fils.
Jolie réflexion avec des pères qui ont compris que les valeurs féminines : la douceur, l’autorisation à pleurer, l’expression de ses sentiments, la confidence étaient les plus beaux cadeaux qu’ils pouvaient faire à leurs garçons.
Important documentaire !
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