Aimer et être aimé
Parfois il y a des évidences qui vous sautent à la figure.
Et ce week-end à l’occasion d’une rencontre en famille restreinte, mon père et mes 2 frères, l’évidence : aimer et être aimé change tout, votre équilibre, la paix intérieure, la joie de vivre, l’habilité à prendre de bonnes décisions, à être à sa place, à respecter l’autre et à être respecté.
Parce-que ce n’est pas si simple d’être quelqu’un de bien, honnête, aimant, tolérant, communicant, calme, attentionné, compréhensif, ambitieux… c’est un peu comme le régime alimentaire on sait parfaitement ce qu’il faut manger mais on n’y arrive pas, et on ne sait pourquoi mais le chocolat, les gâteaux, le fromage, l’alcool vous attirent implacablement… en réalité on sait parfaitement pourquoi, un manque, un vide, compenser… se remplir pour se rassurer, boire pour oublier et lever ces angoisses, ces angoisses qui vous collent au cœur… ces angoisses, ce vide, cette solitude, ce trop, ce pas assez… ce « pas bien » explicable, inexplicable, on ne sait plus..
Ce week-end j’étais donc avec mon père et mes 2 frères.
Mon père, 91 ans devenu un vieux monsieur, ayant perdu de sa superbe, angoissé par la mort.
J’ai toujours eu des rapports compliqués avec mon père, je n’étais guère intéressante pour lui n’ayant pas eu la chance de naître avec un pénis entre les jambes. L’adjectif qui le décrit le mieux (de mon point de vue) est : autoritaire. Nous lui devions obéissance, pas que nous d’ailleurs, ses enfants, sa femme, ses employés et nous lui devions obéissance sans aucune forme de remise en question, son bien-être, ses besoins, ses décisions doivent-être comblées toute affaire cessante, le chef et la légitimité d’être chef ! Il a toujours raison !
J’en ai beaucoup souffert parce-que mon statut de fille faisait de moi un être secondaire.
Et ce week-end je nous observais tous les 4 :
– Mon père angoissé, attendant évidemment que l’on fasse ce qu’il entend comme il l’entend (en l’occurrence de s’occuper d’un petit déménagement)
– Moi à la fois agacée et culpabilisée devant les injonctions et les angoisses de mon père prenant sur moi pour lui répondre gentiment
– Mon frère cadet assez inexistant
– Mon frère ainé patient, entourant, doucement recadrant, rassurant…
J’aime infiniment mon frère ainé, nous avons un an de différence et j’ai l’impression que nous avons tout découvert, tout partagé ensemble, je dis souvent que c’est l’homme de ma vie, je l’aime tel quel un point c’est tout.
Et là j’étais fascinée par l’attitude de mon frère face à mon père, si calme, ferme et bienveillant, j’en était bien incapable.
Et je me suis demandée qu’est-ce qui faisait que lui il était si calme et moi si agacée.
Et l’évidence, mon frère est aimé, très aimé… par tout le monde : ma mère évidemment l’a beaucoup aimé, mon père l’a aimé plus que tout, non seulement c’était un garçon mais c’était l’ainé (tellement important), moi sa sœur je l’aime immensément, et il a accueilli tout cet amour naïvement avec toute la fraîcheur d’un enfant puis plus tard avec la reconnaissance d’un adulte, et naturellement il a rendu tout cet amour en aimant sa mère, son père, sa sœur, faisant de lui un individu juste exceptionnel d’empathie, de tolérance.
Et en toute logique, il a rencontré une femme qui l’aime avec laquelle il a créé un couple harmonieux, eu deux filles qui l’aiment au-delà de tout, c’est tout simplement harmonieux, simple, facile et beau.
Alors que moi je montre le bout de mon nez il y a 64 ans, pas désirée, je suis une fille, ignorée par mon père, aimée par ma mère mais pas d’un amour choisi, j’arrivais au mauvais moment et je n’étais pas un garçon… Je vous passe les détails de mon enfance compliquée et de mon combat pour exister… pour comprendre que je suis aimable…
Ce week-end une évidence : mon frère aime et est aimé tout simplement et ça fait de lui un homme bien dans sa peau.
C’est aussi simple que ça : l’importance d’aimer et d’être aimé… et ça change tout de votre vie et de votre équilibre, de votre confiance en soi, de vos choix, de votre bonheur.
Mais alors, que faire quand on n’a pas été aimé parce-que petit on ne choisit pas :
– D’abord le comprendre,
– Pardonner… je n’en suis pas sûre,
– En revanche, accepter ses incompétences à ne pas bien aimer… ça j’en suis sûre
– S’aimer, s’aimer et encore s’aimer
– Parler et encore parler pour comprendre ses maladresses, exprimer ses besoins, et écouter les besoins de l’autre
– Ne rien lâcher, chercher l’amour, celui qui vous fait du bien et surtout fuir celui qui vous fait du mal
– Vous avez le droit de vous tromper, d’essayer, de rompre et de chercher mieux
– Allez voir un psy qui pourra vous aider dans ce combat pour l’amour
Je vous aime
Vous êtes unique, ne l’oubliez jamais.
J’ai lu et aimé
La prochaine fois que tu mordras la poussière de Panayotis Pascot
Dix histoires de souffrances et d’amour du Docteur Nasio
Stupeur de Zeruya Shalev
2 femmes, l’une de 50 ans, l’autre de 80 ans, ont en commun un homme… à travers leur rencontre se déroule l’histoire de chacune d’elle… une analyse fine du couple, de la parentalité, des tensions dans la société israélienne et… les peurs, les choix pas par choix mais comme un refuge…
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