Un goût d’espoir
Hello tous,
Nous sommes en mars, il y a comme un goût d’espoir, le jour bien reposé grignote la nuit, quelques fleurs ouvrent l’œil, certains oiseaux s’essaient aux vocalises. Tout est encore très incertain, mais on sent que quelque chose se prépare, un grand spectacle. La nature s’est isolée tout l’hiver pour écrire le scénario, préparer les décors, travailler le son, bien décidée à sortir le grand jeu, avec un seul but nous éblouir. Dans quelques jours le printemps, dans quelques jours le grand show.
Et le printemps ne fait pas dans la demi-mesure, il tient plutôt d’Hollywood que du cinéma d’art et d’essai. Certes il est efficace, mais il peut déranger, agresser, et les plus fragiles d’entre nous redoutent cette saison qui remue tout au fond de soi l’intimité, le sensible, le caché. C’est cette exubérance, cette joie imposées qui bousculent quand à l’intérieur l’équilibre est instable.
Alors que tout s’éveille et se réveille autour de nous, il me vient l’idée de vous parler d’émotions, de ce qui se cache au fond de nous, de tout ce qu’on voudrait contenir de peur de paraître faible ou de ce qu’on se reproche de ne pas savoir exprimer, qui reste enfoui incapable de révéler son ressenti. Et tout particulièrement aujourd’hui de la peur et de 3 personnes qui n’ont pas écouté leurs peurs pour réaliser leurs rêves.
Ici mon article sur la famille « N’avons-nous tous pas rêvé un jour d’en changer ! »
Ils sont extraordinaires
Ils ne cessent de me surprendre, ils sont jeunes, remplis de doute et de peur et pourtant ils avancent, ils créent, ils imposent un nouveau monde, plus doux, plus respectueux. Je les admire.
Il y a Hugo, 30 ans, regard malicieux, sourire irrésistible, hésitant parfois, inquiet tout le temps mais certain que son idée est bonne : créer à Versailles une brasserie artisanale qui aura pour nom « la bière du roi », tout sera bio, éthique, écologique. Rien n’est simple. Le projet avance, recule, on lui conteste le nom de la brasserie, un procès lui donnera raison, le local idéalement placé lui échappera puis lui reviendra, les autorisations qui n’arrivent pas, les fonds qui tardent à se débloquer. Hugo aurait pu abandonner mille fois, il y a pensé, a parfois été découragé, mais ne l’a jamais fait. La brasserie va ouvrir dans quelques mois, Hugo a toujours peur mais il a décidé que ses peurs ne l’arrêteraient pas. Hors de question !
Il y a Aurélie, 19 ans, tellement jolie, tellement douce, tellement sensible. Très tôt elle développe un amour pour les mots, ils ont le don d’adoucir ses blessures. Dès qu’elle vibre, dès qu’elle a mal, elle écrit. Elle éprouve rapidement le besoin de partager ses mots et ses maux. A 14 ans elle crée un compte Instagram, en quelques mois elle compte 1000, 2000, 5000, 10000, 50000 abonnés : ce qu’elle écrit est beau, ce qu’elle écrit parle. A 17 ans elle édite son premier roman, à 18 un recueil de textes et à 19 son deuxième roman prend forme. Après le bac elle se dirige vers un cursus littéraire mais la faculté ne lui convient pas. Que faire quand on est si fragile, si émotive, comment réaliser son rêve : ouvrir une librairie-café littéraire à son image, intime, douce, intelligente ? Elle décide. Elle part seule à Paris faire une école de libraire, pas facile quand on est autant à fleur de peau. Le projet se construit tranquillement. Plus que jamais elle communique sur Instagram. Les grands éditeurs la repèrent : elle lit pour Albin Michel, est invitée par les Presses de la Cité pour les lancements de romans et vient d’être sélectionnée pour être jury du prix des libraires. Elle surmonte ses peurs une à une et avance envers et contre tout.
Go girls ! Go boys ! Go new generation ! Never give up ! Be unstoppable !
À méditer
Georges Steiner
Écrivain et philosophe
« Je sais très bien que je suis proche de la mort. Je n’ai pas du tout peur de la mort, la mort aussi risque d’être intéressante. »
J'ai écouté
Dave
Psychodrama
Le rappeur Dave a obtenu aux Brit Awards 2020 le prix du meilleur album de l’année pour son album Psychodrama.
Beau, engagé. Bravo.
Leap
N.L.T.D
Je viens de le découvrir, j’aime beaucoup, j’écoute encore et encore.
J'ai lu
Aurélie Troquier
Tout ce que j’ai laissé derrière moi
Le vide, l’incompréhension, la souffrance, la solitude des premiers chagrins d’amour, l’adolescence qui souffre. Tout de ce livre doit être pris au sérieux.
J'ai vu
Adam
Un film de Maryam Touzan
Deux femmes qui s’apprivoisent autour du drame d’être mère célibataire au Maroc. Un film tout en délicatesse infiniment sensible.
Séjours dans les monts Fuchun
Un film de Gu Xiaogang
Esthétique, un film à contempler.
Nostalgie : Dan
Asa
Il y a 10 ans avec Dan, un ami américain d’un soutien sans faille, j’écoutais Asa…
Khaled Hosseini
Les cerfs-volants de Kaboul
Dan est parti bien trop tôt, je me souviens de nos fous rires qui dissolvaient toutes mes peurs, de nos lectures, de la musique qu’on partageait. Ce que j’ai aimé travailler avec lui ! Il m’accompagne toujours ! Depuis je ne rate pas un Khaled Hosseini et Asa est comme un ancrage qui caresse mon coeur.
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