19 janvier, un matin dans ma tête
Ce matin, en chemin pour mon cabinet, j’entends les oiseaux chanter ! déjà ? il fait bien froid pourtant ! un avant-goût du printemps ? Un présage annonciateur d’un départ vers le lointain de ce virus qui occupe le monde entier en babillage et papotage, en mesures et démesure ?… Si seulement c’était vrai !… qu’il parte et ne revienne jamais… qu’on se recentre sur le vraie vie… parce que moi j’en ai perdu mon latin, pas que je ne sache pas qui croire, il n’y a qu’un son de cloche ! celui de la peur ! J’aimerais tellement avoir un avis éclairé. Bref, j’ai un peu baissé les bras sur cette histoire et je ne suis pas fière de moi !
Ce matin, j’ai souri. Dans la rue j’ai croisé un grand jeune homme masqué avec une cigarette à la main, l’image était drôle, finalement le virus a peut-être ça de bon, il pourrait devenir une nouvelle méthode pour arrêter de fumer !!! Fumer ou porter le masque, il faut choisir !!!
Ce matin, très tôt, bien avant son réveil, je suis allée embrasser Aurélie qui s’était installée à la maison pour quelques jours, je lui ai dit : « au-revoir, je t’aime, reviens vite ».
Ce matin en remettant en place mes idées avant de sortir du lit, j’étais en colère en pensant à tous ses amis que je ne vois plus depuis 2 ans… interdit, dangereux… vraiment ?
Ce matin, en ouvrant l’œil je pensais en souriant à ma soirée de la veille, ce diner improvisé avec Anne-Laure remontée comme un coucou mais drôle et touchante, et Aurélie douce et bavarde plus craquante que jamais…
Ce matin, au réveil comme toujours mon cerveau se met en action… je lui ai rien demandé pourtant ! petit check : le vide est là… c’est bien moi !… pas changé d’identité pendant la nuit !!! Tour d’horizon des patients que je vais recevoir, serai-je à la hauteur de l’angoissé qu’il faut amener à lâcher prise, de l’endeuillé qu’il faut entourer, du largué qu’il faut consoler, du burnouté qu’il faut déculpabiliser, du déprimé qu’il faut soutenir, de l’esseulé qui a perdu ses repères… Parce-que vous n’êtes pas ça, vous n’êtes pas un endeuillé, un largué, un burnouté ou un déprimé vous êtes bien plus, des êtres humains avec une histoire et un cœur qui devez avancer avec vos peurs et vos blessures, tous uniques !… j’aimerais tellement avoir toutes les clefs.
Je suis au cabinet, les consultations vont commencer dans quelques minutes, je vais faire de mon mieux, écouter mon cœur et mes ressentis pour mieux vous écouter et vous soutenir.
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