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Les nouveaux matins

20 Déc 2025 | Article audio

Un nouveau matin, un de ces nouveaux matins dont je n’aime pas le début, le vide… l’absence de sens… l’absence de bras… l’absence d’envie… l’absence de moi surtout… ça ne dure pas, je le sais, alors je me raisonne : lève-toi vite, mets-toi en route, oublie de penser, avance, respire, bouge-toi, une douche… froide… quelques vêtements choisis, le beau ça compte pour remplir mon vide… un thé Mariage, le bon ça compte pour remplir mon vide.. et soudain tout va mieux parce que mon cabinet, mes indispensables patients, agir, soutenir, communiquer, lire, écouter, regarder… la vie tout simplement ! C’est sûrement ça une vie : combattre ses démons et composer avec son mode de fonctionnement !

Et combien de nouveaux matins difficiles :

Il y a :

Le nouveau matin de la femme (ou de l’homme bien sûr) sous emprise, perdue sous les injonctions contradictoires de son bourreau, il n’y a qu’une solution elle le sait, elle doit partir, c’est urgent, vital, mais elle n’y arrive pas… elle le sait… dès qu’elle ouvre les yeux elle le sait, elle ne sait plus qui elle est tellement il manie le chaud et le froid avec elle mais elle sait qu’elle doit partir… elle n’y arrive pas… le vide, il l’a construit autour d’elle alors comment partir… toute seule !!! Alors c’est un nouveau matin où on oublie vite qu’il faut partir, juste on se prépare à subir, supporter… triste, pas fière de soi et pourtant héroïne de pouvoir supporter tant d’humiliations !

Le nouveau matin de la femme trompée (ou de l’homme), le cœur qui vrille, le cœur qui pleure… et des questions, des millions de questions : pardonner, refaire confiance, jeter, partir… et partir comment ? où? qu’est-ce que j’ai fait? qu’est-ce que je vais devenir?… détruire, reconstruire, ne pas savoir, hésiter, puis savoir et avoir peur… et la colère et la tristesse et le cœur qui vrille…

Le nouveau matin de la femme harcelée (ou de l’homme), l’angoisse d’aller travailler, l’incompréhension sur ce que vous avez fait pour mériter ça, l’absence de solution, le silence, la peur d’en parler, l’impossibilité de remettre à sa place ce harceleur qui prend un malin plaisir à harceler, il est c.o.n. vous le savez, c’est lui qui a tort, qui est mal élevé, vous n’avez rien à vous reprocher, vous le savez mais que faire…

Le nouveau matin du burn-outé, travailler, travailler, encore travailler, les objectifs et encore les objectifs,  c’est trop vous le savez, vous n’y arrivez plus, on a confiance en vous, vous un bosseur, un excellent bosseur, alors on vous charge de travail encore et encore et vous dites oui, vous n’avez jamais dit non, mais là ce n’est plus possible, vous êtes à bout vous craquez, mais vous allez travailler sans force, sans envie, mais vous y allez, vos proches vous l’ont dit « arrête-toi, repose-toi », ils ont raison vous le savez mais ce n’est pas pensable pour vous, alors vous allez travailler… à bout de forces !

Le nouveau matin de la maman (ou du papa) inquiète pour son adolescent, il n’est pas bien, triste, isolé, scarifié parfois, vous avez bien essayé de lui en parler mais il ne veut pas parler, vous avez proposé des solutions mais il ne veut pas entendre… son mutisme.. votre impuissance… alors vous vous rongez les sangs ! Et vos nouveaux matins sont remplis d’une inquiétude abyssale…

Il y a des milliers de nouveaux matins remplis d’inquiétude et d’espoirs déçus, avec aucun autre choix que de se lever et de faire face, le lot d’une vie certainement… le destin… son histoire… cependant quels que soient votre destin et votre histoire ne restez pas seul avec vos nouveaux matins difficiles, consultez pour être écouté et compris et surtout découvrir vos solutions.

Et bien sûr il y a aussi de merveilleux nouveaux matins, plein de merveilleux nouveaux matins, l’odeur du café, les bras amoureux, la mer à l’horizon, la fête de votre animal de compagnie, la beauté des enfants, les projets à gogo, des envies plein la tête, les sourires à donner, les chansons sous la douche…. Je vous en souhaite des milliers.

Vous êtes uniques et méritez de magnifiques nouveaux matins, tous… sans exception. Ne l’oubliez jamais.

La famille et Mosimann

Je suis très sensible aux mots de Mosimann. En cette période délicate des fêtes, je partage avec vous sa vision de la famille :

“Il y a des jours où on se dit que vraiment la famille, c’est le premier pays qu’on habite.

Avant même de savoir parler, on porte déjà un passeport qu’on n’a jamais demandé. On débarque là au milieu de gens qui nous ressemblent un peu trop ou pas assez, et il faut apprendre les règles, les alliances, les silences, les tempêtes.

C’est le seul endroit où l’on devient quelqu’un avant d’avoir choisi qui être.

Et dans ce territoire qu’on ne choisit pas, il y a la violence douce, la version familiale du passif-agressif, celle qui au réveillon commence par « alors je te dis ça gentiment, mais… »  oh là là ces critiques emballées comme des cadeaux, ces compliments livrés… mais… sans le compliment ! Ces phrases qui disent « je t’aime » mais qui sonnent « je te juge ».

Et puis vient le moment où on comprend une chose, la phrase que personne ne nous dit mais que tout le monde finit par comprendre et apprendre : « on ne guérit pas de sa famille, on apprend seulement à marcher avec ce qu’elle a laissé en nous ». Et bien sûr on ne peut pas marcher à leur place on peut seulement leur souhaiter de trouver une paix, une paix qui leur ressemble, douce, une paix possible.

Et puis il existe une autre famille, celle que l’on se construit au fil des années. Des amis qui entrent dans nos vies, sans bruit, et qui un jour deviennent les seuls chez qui on respire vraiment, pas par le sang, pas par l’enfance, mais par ce lien étrange qui nous choisit quand on hésite encore. Ce sont eux qui restent quand tout part en couille, ceux devant qui on n’a jamais honte de pleurer, ceux qui nous comprennent même quand, nous-mêmes, on ne sait plus quoi faire, quand on ne se comprend plus.

Je vous souhaite de rencontrer cette personne-là, votre alter ego, votre repère, votre présence sûre. La mienne s’appelle Maud, elle fait partie de ma famille, pas celle qui m’a mise au monde mais celle qui me tient debout, celle qui supporte mes retards, mes todo listes jamais terminées, ma façon très artistique de procrastiner, mon talent pour arriver en retard dans ma propre vie, et qui malgré tout ça, reste !

Alors j’avance, je marche avec ce que la vie place sur ma route. Parfois ce qui nous sauve ce n’est pas la famille qu’on a reçue mais celle qu’on ose s’inventer.”

Mosimann

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