Le cœur va lentement
Aujourd’hui tout va vite, la durée de vie de nos premiers ministres, le temps alloué pour faire ses preuves dans une entreprise, des résultats grands comme le ciel en un temps record, cuisiner vite, décider vite, trouver vite, réagir vite, courir vite, réussir vite, oublier vite… non seulement il faut faire bien mais vite…
Et pendant ce temps, tout focalisés que nous sommes sur la performance, notre cœur n’en fait qu’à sa tête, notre cœur a le don de se foutre des « il faut » « il ne faut pas », il fait sans nous.
Je souriais quand récemment un de mes amis précieux m’écrivait : « j’ai eu une courte phase géniale, une période où le monde s’offrait à moi, des messages d’une femme magnifique, l’impression d’avoir un ticket avec toutes les nanas du monde, j’aurais presque honte de le dire si cela ne me faisait pas autant de bien ! j’imaginais des histoires magnifiques et intenses… un état magique fulgurant où le présent fonctionne, où le passé s’éclaircit, où le futur est tendre. Cette période est finie… (il y a ajouté un petit émoticône tout triste 😥)»
Je me suis dit « tiens voilà un cœur qui n’en fait qu’à sa tête ».
Pendant ce temps, de mon côté je constatai qu’enfin j’avais tourné la page d’une histoire amoureuse dont la fin datait d’il y a plus d’un an, et quand je dis une histoire, une historiette et encore même pas… un truc un peu transparent, abstrait, qui se passe dans la tête sans beaucoup de passion, une espèce d’espoir flou jamais concrétisé, pas parce qu’on ne le souhaitait pas mais par manque de courage, enfin bref nous étions des adultes complètement idiots incapables de concrétiser nos désirs. Forts de ce constat nous en sommes restés là, ce qui n’a pas empêché la tristesse, rien d’abyssal bien sûr. Et c’est il y a quelques semaines à peine que je me suis rendu compte que je pensais maintenant à cet homme sans douleur ni nostalgie. Et je me suis dit « un an pour oublier une non-histoire vous vous rendez compte UN AN, que le cœur va lentement ! » .
Et bien sûr me sont venus vos maux, vos souffrances, vos douloureuses séparations, vos immenses chagrins, tellement plus grands que ma petite histoire de rien du tout, et le besoin de vous dire d’y croire, ayez confiance en votre cœur, il fait le boulot, à son rythme. C’est vrai il n’écoute pas votre tête qui voudrait que tout aille vite, il prend le temps de la digestion, votre cœur ne vit pas à l’heure des voyages sur la lune, il vit à l’heure de votre sensibilité et de vos sentiments, c’est trop important pour aller vite, il a trop souffert il prend du temps pour comprendre et aller ranger là où il faut pour ne pas recommencer et pour mettre en place toutes les protections nécessaires, il prend soin de vous en somme en ne laissant rien au hasard, il sait que la précipitation fait toujours mal les choses.
Je crois que le cœur a plusieurs vitesses, celle qu’a connu mon ami où il s’emballe, il vous rend fort, il vous donne des opportunités, parce qu’il sait que c’est le moment, que vous êtes capables de les saisir, celle du repli il va lentement il répare. Faites- lui confiance il sait.
Vous êtes unique, je vous embrasse.
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