La peur de la solitude
Je vous le concède, nous sommes des êtres de communication.
Je vous concède que rien n’est plus riche que le partage, que rien n’est plus doux que l’intimité… plus joyeux qu’un baiser… plus beau qu’une main dans une autre… plus réconfortant qu’une amitié… plus propulsant que l’amour…
Pourtant nous sommes seuls… seuls face à la vie et encore plus face à la mort… seuls face aux examens, aux grandes décisions de notre vie.
C’est fou ce qu’elle fait peur cette solitude, comme elle est associée à la tristesse et à la détresse.
Dans mon cabinet, je suis étonnée des concessions que sont prêts à faire mes patients pour ne pas être seuls. Ils acceptent les humiliations, les colères, l’absence de sexualité, la disparition de la complicité, l’alcoolisme, le silence, les reproches, les tromperies… tout sauf être seul ! Comme si la solitude était immensément plus douloureuse… plus douloureuse que la mésentente !
Pourtant il me semble que solitude peut aussi rimer avec liberté, légèreté, réflexion, opportunité. Nous pourrions légitimement penser que quand on est seul le monde est à nous… tout est possible… tout est permis… on peut voler !
Une grande difficulté de l’être humain est d’apprivoiser la solitude, de se l’approprier et de comprendre qu’elle est finalement une des clefs de son bonheur.
Je me dis souvent que c’est une des premières choses que les parents devraient apprendre à leurs enfants : être bien seuls. En fait je crois même qui leur désapprennent à force d’activités en tout genre, de surveillance à outrance, d’anticipation, de choix faits à leurs places, de jeux vidéo, de télévision.
Laissons-les rêver, élaborer, parler tout seul, s’interroger, s’ennuyer, inventer des mondes impossibles, tester, découvrir à leur initiative et non pas à la nôtre. Apprenons-leur à être heureux avec eux-mêmes avant d’être heureux avec nous.
Savoir être seul évite de se jeter dans les bras du premier venu à la suite d’une rupture. Savoir être seul apprend à rompre calmement quand la relation ne va plus. C’est aussi se connaître, savoir ce qui est bon pour soi, c’est choisir le moment venu la personne qui nous convient et non pas la personne qui va combler notre solitude. Savoir être seul c’est être rempli de soi-même.
Ne négligez pas cette clef, prenez quand nécessaire ce temps de respiration pour comprendre vos échecs, reconsidérer vos priorités et reprendre votre élan avant une nouvelle aventure à la hauteur de de ce que vous méritez.
N’oubliez pas que vous êtes unique !
N.B. : La solitude est un sujet très vaste, je n’ai abordé ici qu’un tout petit volet de la solitude, celui de l’apprivoiser. J’aborderai dans de prochains articles d’autres volets.
À écouter
Dalida "Pour ne pas vivre seul"
Dalida, sensible et écorchée, nous parle de la solitude…
et c’est beau…
et c’est juste.
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