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Être raisonnable

8 Avr 2022 | Article

Être raisonnable, c’est tellement compliqué pour moi… J’adore quand il y a du danger ! un peu, pas trop mais quand même j’aime quand c’est un peu limite… Un peu limite pour moi, ça ne va sûrement pas très loin ! c’est ne pas être en accord avec mon éducation pour laquelle aimer n’était pas une priorité… Mais cette éducation fait partie de moi ! Parfois elle m’arrange et j’en suis bien plus victime que je ne le crois. Victime, paralysée, empêchée d’oser plus, même si je pousse, je pousse à la recherche d’adrénaline, de différent, d’inconnu.

Certains calculent tout, moi c’est plus diffus, ce n’est pas que je ne calcule pas, ce n’est pas que je n’ai pas peur, mais il y a un truc à l’intérieur qui a envie d’excitation… que ça bouge… que ce soit nouveau, inattendu. Cette intuition qui me pousse à essayer quoiqu’il en coûte ! je reconnais que je l’ai parfois payé cher mais en même temps que de rencontres, que de souvenirs !

Cette envie de toujours plus haut… plus fort… plus doux aussi… plus intime.

Même pour les choses simples, je ne sais pas être raisonnable. Que je vous comprends quand vous me consultez parce-que vous mangez trop, buvez trop, fumez trop, travaillez trop !

En même temps j’aime aussi le temps de la réflexion, de la pensée, de la lecture. Je fais partie des gens qui pensent que nous avons une vie imaginaire et qu’elle est immensément riche et bienfaitrice.

J’ai passé ma vie à m’efforcer d’oser :

– Oser aimer à en perdre la raison et tomber de haut
– Oser aimer à distance et tout perdre
– Oser aimer plusieurs fois
– Oser aimer multiple et prendre une claque monumentale
– Oser être une femme libre quoiqu’il en coûte
– Oser décider au risque de ne pas être soutenue
– Oser choisir au risque de la solitude
– Oser avancer sans savoir où j’allais
– Oser m’ouvrir à l’étranger
– Oser vivre seule et aider maladroitement mes 2 merveilleux enfants à grandir
– Oser accepter des missions qui avaient bien peu de chances d’aboutir
– Oser dire non à plus grand que moi et me faire débarquer
– Oser combattre la dépression et réussir
– Oser être psy même si j’ai tardé
Et finalement oser me poser et vous écouter.

Parmi vous tous que je reçois chaque jour, certains sont très raisonnables parce-que c’est important pour eux, équilibrant, structurant, rassurant et d’autres s’apprêtent à oser : un nouveau job, vivre une passion, rompre… faire un bébé toute seule, créer une société, faire leur coming out, dire non… arrêter de manger de boire… Tout ça peut paraître peu de choses mais ce n’est pas peu de choses, c’est votre vie, votre chemin et rien n’est plus important. Alors raisonnable pas raisonnable, quelle importance, faites ce qui est bon pour vous. Bien-sûr tout l’art est de savoir reconnaître ce qui est bon pour soi et que prendre un temps pour y réfléchir est une étape à ne pas négliger.

Je vous souhaite un audacieux mois d’avril !
Vous êtes unique, ne l’oubliez jamais !

Un texte que j’ai aimé de Violette Delafargue

Il est 5h Paris s’éveille et moi je rentre me coucher.

Il est 5h Paris s’éveille et une fois de plus il ne s’est rien passé.

Quelques cigarettes partagées, quelques sourires échangés, peut-être…

Mais cette nuit encore les cheveux que j’ai coiffés ne seront pas décoiffés par tes mains.

Alors étendue dans mon lit dans lequel il y aurait eu tant de place pour toi, mes yeux se fermeront et tu m’apparaîtras.

Pendant que dehors le froid glacial de vérité anéantira les espoirs des éveillés, tandis-que les amours mortes n’en finiront plus de mourir, moi je dormirai confortablement sur mon moelleux traversin de rêves, sur mon traversin d’illusions peut-être, mais qui ont au moins le mérite de me bercer.

Puisqu’il faut finir aveuglé par la lumière du Paris qui s’éveille, je préfère garder les yeux fermés le plus longtemps possible dans la caverne de mon lit, dans ma fausse vie faite de mystères que je ne résoudrai pas, d’idéaux qui ne se tariront pas et d’espérance que la douceur de mes draps blancs ne tentera pas d’assassiner.

Mais si j’ai peur d’agir parce-que j’ai peur de tout détruire, je n’aurai rien à détruire car je n’aurai rien construit. Mes yeux s’ouvriront sur l’étendue de ma solitude, je me lèverai comme d’habitude et je n’aurai personne à bousculer.

C’est un peu triste la vie des « si jamais » on dit qu’avec on referait le monde pour cela faut-il encore en avoir un.

Il est 5h Paris s’éveille et je ne dors toujours pas.

Au loin j’entends l’orage qui se prépare, ce sera une vraie tempête, aujourd’hui les nuages ont du chagrin.
C’est le chagrin des occasions passées qui ne reviendront pas. C’est le baiser que l’on n’osa pas prendre. C’est l’éternelle litanie des gens qui doutent.

Des éclairs illuminent le ciel un cours instant.

J’aurai aimé moi aussi connaître les grands éclats mais c’est trop tard peut-être aurai-je du y penser un peu avant parce-que c’était encore le bon moment.

Peut-être que finalement l’imagination ce n’est finalement que l’amour des perdants.

Texte lu par Isabelle Carré
(France Inter, Boomerang)

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